Biographie du Chevalier PI Jacques (1821-1900), Capitaine de frégate
Le cas de PI Jacques, Eustache, Joseph est un peu à part dans notre liste des « Banyulencs récipiendaires de l'Ordre National de la Légion d'Honneur ». En effet, Jacques est né le 21 mars 1821... dans le hameau de Cosprons. La question de l'opportunité d'intégrer Jacques dans notre liste, au motif qu'il est né sur la commune vosine de Port-Vendres, peut légitimement se poser. Le choix fait s'explique par la chronologie de la création de la commune de Port-Vendres.
Il faut attendre l'année 1272 pour voir apparaître pour la 1ère fois dans les textes le nom de Port-Vendres. Il est mentionné dans le testament de Jacques Ier d'Aragon dit El Conqueridor. Ce qui n'est qu'un minuscule hameau, est rattaché administrativement à la paroisse de Collioure, dont il est distant de seulement 2.5 kilomètres à vol d'oiseau.
Ce n'est qu'à partir de l'intégration du Roussillon comme province dans le royaume de France en 1659, que la localisation géographique de ce hameau intéresse Louis XIV. En 1700 des travaux sont menés pour aménager en port l'anse Gerbal, mais abandonnés en 1709 devant la difficulté et le coût des travaux. De 1770 à 1785, Augustin-Joseph de Mailly commandant de la province du Roussillon fait reprendre les travaux d'aménagement du port, percer quelques rues, et aménager la place de l'obélisque à la gloire de Louis XVI et de l'Alliance franco-américaine durant la guerre d'indépendance menée par les 13 Etats-Unis d'Amérique.
Malgré tous les travaux entrepris, le hameau de Port-Vendres reste de dimensions modestes, et il est toujours rattaché administrativement à la paroisse de Collioure.
Ce n'est que par le décret du 23 avril 1823 que le hameau de Port-Vendres est détaché de la commune de Collioure pour prendre le statut de commune à part entière. Afin de compléter son petit territoire, lui est adjointe la partie nord de la commune de Banyuls-sur-Mer, comprenant les hameaux de Cosprons et de la Guineille, ainsi que les anses de Paulilles et de Bernardi. La trace de ce démembrement se retrouve dans le cadastre dit napoléonien. Sur le plan cadastral de Port-Vendres, « Section B1 de Cosperon », dressé en 1814, le nom de « Bagnuls » a été biffé en 1823, pour être remplacé par le nom « PORT-VENDRES ».
Donc, lorsque Jacques naît le 21 mars 1821 dans le hameau de Cosprons, logiquement ses parents déclarent sa naissance à la mairie de Banyuls-sur-Mer. Et ce n'est que 2 ans plus tard que Jacques âgé de 25 mois, ainsi que tous les habitants de Cosprons, sont détachés administrativement de la commune de Banyuls-sur-Mer, pour être rattachés à la commune de Port-Vendres nouvellement créée. Ainsi, sur la base de cette précision apportée, le choix a été fait d'intégrer PI Jacques dans la liste des « Banyulencs récipiendaires de l'Ordre National de la Légion d'Honneur, 1851-1958) ».
En 1842, alors qu'il vient d'entrer dans sa 20ème année, Jacques s'engage dans la Marine Nationale. Le 29 mars 1865, après seulement 9 années de service, et alors qu'il est à peine âgé de 29 ans, il est admis dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur, le 21 novembre 1851. Il serait donc le 1er Banyulenc a être récipiendaire de l'odre français le plus élevé (devançant ainsi de 14 ans le Chevalier MASSOT François (1822-1900)), si on considère Jacques comme un Banyulenc et non comme un Port-Vendrais.
Le 21 mars 1881, après 40 ans de services, Jacques est rayé des cadres de la Marine, et part couler une retraite paisible. Il décède le 30 juin 1900.
Merci Jacques pour ton engagement. Nous sommes fier d'oeuvrer pour faire vivre ta mémoire ; Jacques à nous le souvenir, à toi l'immortalité
Sources :
- Archives Nationales, Série LH, Dossier 2142/67, PI Jacques (1821-1900) : Ministre de la culture - Base Léonore
- A.D.P.O., série 3P, Plan cadastral de la commune de Port-Vendres, 1814-1823 : http://archives.cd66.fr
Apports de son engagement dans l'analyse :
- Famille
- Métier
- Ordre
- Découpage administratif du canton